Si j’avais su • Kea Ring

Titre original : Si j’avais su

Auteure: Kea Ring

Éditeur: Auto-Edité

Année de parution: 2019

Nombre de pages: 136

Temps de lecture moyen: 2h30

J’ai grandi en ressassant un vieux dicton africain (enfin je crois) sur les regrets: « Si je savais » sont les derniers mots de l’imbécile. Qui n’a pas rêver à un moment, de défaire et refaire un moment de son histoire? Kea Ring, à travers les quatorze histoires de son recueil de nouvelles, brasse un caléidoscopique de regrets qui auraient très bien pu être les nôtres.

Résumé:

Vous est-il déjà arrivé de regretter amèrement un pan de votre vie? Au point où vous souhaitez que ce moment gênant n’ait jamais existé ou qu’il se soit déroulé autrement? Les quatorze personnages de ce recueil, oui.

Une étudiante en proie aux doutes dans la jungle parisienne, une mère qui aurait préféré avorter ou encore une employée qui déplore son orgie éthylique, découvrez à travers ces quatorze nouvelles contemporaines débutant par la fameuse phrase «si j’avais su», les regrets mis à nu de gens ordinaires.

Mention spéciale:

Merci à Kea Ring de m’avoir envoyé ce livre dans le cadre d’un Service Presse via la plateforme Simplement Pro.

Mon avis:

Ce que j’adore dans les recueils de nouvelles, ce sont les univers multiples, les personnages arcs-en-ciel, les narrations concises et les chutes à te faire rater un battement. En mois de dix pages, Kea ring a su dans ses nouvelles, me faire sourire, me faire rire et même me surprendre à plus d’une fois.

Si j’avais su, est le premier recueil de nouvelles de l’auteure Kea Ring et il vaut clairement le détour. J’avais une petite appréhension en le démarrant, celle de tomber sur des nouvelles racontées avec un ton moralisateur. Ce n’était absolument pas le cas! Le but n’était pas de tirer des leçons des erreurs des quatorze personnages. Dans ses nouvelles, l’auteure nous exposait simplement un personnage, son regret et la situation qui l’amenait au dit regret; libre à nous d’en faire ce que bon nous semble.

Les personnages très réalistes, viennent de divers horizons et nous happent dans un tronçon de leur vie avec un très lourd Si j’avais su. De fait chacune des nouvelles commence par un Si j’avais su et j’ai pensé à une anaphore à l’échelle de nouvelle. Ce choix de narration, les mises en scène m’amènent à trouver la plume de l’auteure agréable à lire et surtout très efficace pour la nouvelle: les thématiques brassées sont assez intéressantes et les chutes de ses histoires prennent souvent de court.

J’ai apprécié la plupart des histoires (Les rois du city stade, L’ami de ma vie, Belle à en mourir) pour n’en citer que quelques unes et j’ai pris du plaisir à dévorer le recueil de nouvelles. Je clôture ce segment sur une touche cas pratique en me prêtant au jeu du Si j’avais su. Je vous invite à le faire également en commentaires:

Si j’avais su que je ne la reverrais plus, je l’aurais serré très fort contre moi la dernière fois que je l’ai vu. J’aurais mémorisé toutes les ridules de son visage et de mes doigts les aurais gravé dans la roche.