[Spécial AuteurE]: No home • Yaa Gyasi

Titre original : Homegoing

Auteure: Yaa Gyasi

Traductrice: Anne Damour

Éditeur: Lgf, collection le livre de poche

Année de parution: 2018

Nombre de pages: 480

Temps de lecture moyen: 8h


La ghanéenne Yaa Gyasi nous fait parcourir deux branches d’une lignée familiale aux destins diamétralement opposés à travers deux sœurs: l’une restée au Ghana et l’autre en esclavage en Amérique. Nouveau titre pour ce mois de mars consacré aux plumes féminines ‘AuteurE au féminin

Résumé:

XVIIIe siècle, au temps de la traite des esclaves. Ghanéennes, Effia et Esi sont demi-sœurs mais ne se connaissent pas. La sublime Effia est mariée de force à un Anglais, le capitaine du fort de Cape Coast. Dans les cachots de ce fort sont enfermés les futurs esclaves. Parmi eux, Esi. Elle sera expédiée en Amérique. Ses enfants et petits-enfants seront continuellement jugés sur la couleur de leur peau. La descendance d’Effia, métissée et éduquée, perpétuera le commerce triangulaire familial et devra survivre dans un pays meurtri pour des générations.
Yaa Gyasi nous conte le destin d’une famille à l’arbre généalogique brisé par la cruauté des hommes. Un voyage dans le temps inoubliable.

Mon avis:

Il y a des livres qu’on commence et qu’on a du mal à lâcher, même après les avoir terminé. Il m’a suivi longtemps confiné comme moi dans cet appartement, son ombre cherchait à s’étaler mais ne disposait que des quelques mètres carrés de mon logis, et puis son influence s’est étendu beaucoup plus loin à mesure que j’en parlais à mon entourage. Il fallait que j’en parle ici également.

Ce roman de Yaa Gyasi parle de la traite des esclaves noirs, de conspirations de guerre entre les ethnies sur la Côte-de-l’Or (actuel Ghana) pour augmenter le nombre d’esclaves (les perdants des guerres deviennent esclaves des gagnants), de jeux politiques et d’une lignée familiale. C’est l’histoire de deux sœurs: Effia qui épousa un officier anglais et dont la descendance métissée perpétuera le business familial et Esi capturée esclave envoyée en Amérique et dont la descendance noire n’aura de cesse de lutter pour sa liberté.

On suit sur plusieurs générations (250 ans environ) les vies d’une famille brisée dont les membres semblent s’opposer chacun sur leur morceau de terre séparé par un océan. Deux destins, deux continents, une famille disloquée, des lianes d’espoirs puis de désespoirs entrelacés le temps de continuer la lignée et puis toujours le coup de la bêtise humaine.

Pour un premier roman, je trouve que l’auteure a fait fort, elle m’a fait aimer un roman de style saga familiale. Habituellement je n’aime pas les histoires sur plusieurs générations parce que j’ai l’impression de suivre une boucle sans fin, les histoires des aïeux et de leurs descendants se répétant très souvent. L’histoire est riche et brosse de nombreux sujets comme les lois d’abolition, les guerres, la colonisation, les vices en Amérique, les vices en Afrique…; tout en restant terriblement humaine, on s’attache aux personnages, on est révolté par les atrocités qu’ils traversent et rongé par leurs doutes et tout le temps on espère que les malheurs s’arrêteront enfin.

En bref

Révoltant, triste et instructif. C’est selon moi un ‘must read’ et un coup de pour la plume de cette écrivaine que je découvre pour la première fois.

Note : 4 sur 5.

Note (18/20)


Avez vous déjà lu un livre qui parle d’esclavage? En avez vous un à me conseiller?

6 réflexions sur “[Spécial AuteurE]: No home • Yaa Gyasi

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