Titre original : La Mort du roi Tsongor

Auteur: Laurent Gaudé

Éditeur: Actes sud/ collection Babel

Année de parution: 2016

Nombre de pages: 208

Temps de lecture moyen: 3h30

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« Je suis le roi Tsongor et j’ai sur mes joues et au creux de mes mains autant d’années que tu as de cheveux. La vie pèse de tout son poids sur moi. Il viendra bientôt un jour où mon corps sera trop vieux pour la porter. Je me courberai. Je m’agenouillerai. Et je la déposerai à terre, devant moi. Sans amertume… »

Résumé:

Dans une antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier sa fille. Mais, au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre qui éclate alors semble ne jamais devoir s’arrêter…

Mon avis:

Je ne fais pas souvent la chasse aux romans primés et au delà de mon esprit non conformiste qui me hurle que parfois ils sont surcotés, je dois bien avouer que souvent, les dits romans sont quand même assez bien écrits. Très bien écrits même. C’est le cas de ce deuxième roman de Laurent Gaudé.

« Le roi Tsongor » est l’histoire d’un empire, d’un royaume celui du Massaba, de son roi et de ses descendants. La veille du mariage de Samilia la fille unique du roi Tsongor à Kouame l’héritier du trône des terres du sel , Sango Kerim un ami d’enfance de celle ci vient réclamer que leur promesse d’enfance de mariage soit tenue. Éclate alors une guerre qui ne semblera vouloir jamais s’arrêter.

Une guerre entre deux grands empires, à « cause » d’une femme. Cela vous rappelle quelque chose? J’ai cru assister à un replay de la guerre de Troie. Les deux prétendants s’entêtent et chacun voudra posséder la belle Samilia à tout prix. Au delà de l’amour qu’ils éprouvent pour elle, bientôt, ce ne sont plus que leur égo, la soif du pouvoir et la vengeance qui les entrainera à poursuivre cette guerre malgré leurs lourdes pertes militaires.

En parallèle on suit Souba, le dernier né de Tsongor dans une quête, celle de trouver sept endroits représentant les faces de son père et d’y creuser des tombes pour la dernière demeure du vieux roi. Loin des siens, loin de la catastrophe de la guerre et seul sur des terres parfois inconnues, Souba errera sur la face du monde connu des hommes à la recherche de son père; une errance initiatique comme héritage…

Laurent Gaudé sait ce qu’il fait et maitrise bien son récit à l’air de conte. L’écriture est fluide et les progressions des personnages arrivent à point nommé. J’ai eu un gros faible pour le personnage de Katabolonga, le serviteur fidèle même dans la mort, la dimension et la complexité de celui ci est juste grandiose. L’auteur décrit également les scènes de guerre sans trop s’attarder dans les détails glauques (merci à lui). Les enjeux fluctuants de la guerre jumelés aux réalisations de Souba font un bon équilibre et rendent l’histoire très intéressante et prenante.

En bref

Excellent roman! A lire absolument si on aime les histoires de royaumes, d’empires et de récits initiatiques.

Note (18,5/20)