Titre original : Nemuri
Auteur: Haruki Murakami
Traductrice: Corinne Atlan
Illustratrice: Kat Menschik
Éditeur: Belfond
Année de parution: 2010
Nombre de pages: 80
Temps de lecture moyen: 1h20
En temps de chaleur, j’ai une grosse tendance à ne pas trop fermer l’œil le soir. Des moments d’insomnies me prennent et comme l’héroïne de ce roman, je me sers de ce temps volé pour rattraper quelque chose, tout en sachant bien entendu que le lendemain matin aura raison de moi et que la fatigue ne me lâchera pas de toute la journée…
Résumé:
Une femme, la trentaine. Elle est mariée, a un enfant. Le matin, elle fait les courses et prépare les repas. L’après-midi, elle va nager à la piscine. Elle vit sa vie comme un robot.
Mais la nuit, quand tout le monde dort, la femme se verse un verre de cognac, mange un peu de chocolat, lit et relit Anna Karénine. La nuit, cette femme redécouvre le plaisir.
Dix-sept nuits sans sommeil…
Mon avis:
Je suis tombée sur cette perle, lors d’un passage en librairie d’occasion et le titre à lui seul m’avait quelque peu troublé. Sommeil… Le contenu allait me troubler encore plus. Ce fut une lecture assez spéciale. 80 pages dévorées assez rapidement, fan de l’histoire sans pour autant pouvoir expliquer précisément ce que j’ai adoré dans son coté bizarre.
L’auteur nous embarque dans la vie monotone d’une femme au foyer, plutôt routinière et remplie de gestes mécaniques au quotidien. Mais voici que ses habitudes changent subitement: un soir ,elle perd le sommeil et pendant 17 jours n’arrivera pas à fermer l’œil. D’abord apeurée de souffrir plus tard de séquelles (fatigue, dégâts sur sa santé), elle finit par se rassurer et se complaire dans sa situation. Avec un temps d’éveil rallongé, je dirais même interrompu, elle recommence à lire, à boire, à grignoter puis prend vite gout à cette existence interrompue: la nuit devient son royaume.
L’histoire est bien étrange, il faut se l’avouer. On nage limite dans une sorte de brume. Entre réalités, songes et visions oniriques, je me suis souvent demandé si finalement le sommeil n’était pas celui dans lequel elle vivait H24 auparavant dans sa vie routinière. L’ambiance est assez caractéristique de l’univers de Murakami et comme toujours l’écriture est juste et sensible. Gros bonus en plus, des illustrations bleutées de Kat Menschik sont ajoutées au texte et accentuent la perception de l’histoire tournant autour du sommeil façon Murakami 😉
En bref
A défaut des pavés qu’il écrit très souvent, je vous le recommande si vous cherchez plutôt à passer un moment bref et intense avec Murakami.
Note (17,5/20)
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Une réflexion sur “Sommeil • Haruki Murakami”